1er février 2002

Chers enfants de Medjugorje,

Loués soient Jésus et Marie !

1.  Grande figure Franciscaine, le père Leonard Orec a rejoint la maison du Père le 21 janvier après une grave maladie, à l'âge de 70 ans. Il fut curé de Medjugorje jusqu'en 1991, c'est lui qui accueillit et bénit la petite fondation des Enfants de Medjugorje. Prions pour lui et avec lui !

2.  Je n'ai pas de mot pour décrire la joie et l'enthousiasme qui ont accompagné Mario et Vicka, à l'occasion de leur mariage ce 26 janvier à Medjugorje. Quelle bénédiction pour nous tous !

     Les mariés ont suivi la tradition séculaire locale pour les mariages : le matin, la famille du fiancé rend visite à la famille de la fiancée, puis inversement la famille de la fiancée rend visite à la famille du fiancé. On échange, on partage, on pleure, on rit, on mange, on fait les derniers préparatifs... Puis arrive l'heure de la messe.

     Voir Vicka arriver en robe de mariée fut très émouvant pour tous. Elle rayonnait de joie et de beauté ! Elle semblait très à l'aise, comme si elle avait passé sa vie à se marier, gardant tout ce temps-là sa bonne habitude de saluer chacun avec un maximum d'amour. Une partie de la cérémonie fut retransmise à la télévision et relatée dans les journaux, car la grande popularité de Vicka n'est plus à prouver. Ce n'est pas la popularité d'une star, car c'est bien le dernier des soucis de Vicka que de paraître devant les hommes. Sa grâce au contraire est de laisser transparaître la beauté et la tendresse de Celle qu'elle voit chaque jour, et avec laquelle elle ne cesse de prier. Ce reflet est si fort en elle que des multitudes de pèlerins sont venus depuis 20 ans s'en approcher, aimantés qu'ils sont par cet avant-goût du Ciel. Mario, son mari, reflète cette même grâce, ce qui montre bien que l'on peut rayonner de la tendresse de la Vierge sans toutefois être un voyant.

     C'est le père Branko Rados, curé de Medjugorje, qui célébra la messe et bénit le mariage ; le père Jozo lut l'Evangile : "Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde". L'échange des consentements fut fait selon la tradition citée ci-après. Après la messe, les nouveaux mariés s'agenouillèrent devant la statue de Marie à droite du choeur et lui consacrèrent leur nouvelle famille. Assurer le service d'ordre ne fut pas facile au moment de la sortie des mariés, inutile de le préciser ! Puis Vicka et Mario se prêtèrent avec patience à la tradition des photos (vous trouverez les nôtres sur notre site en anglais : www.childrenofmedjugorje.com ou bien sur notre nouveau site Internet en français, dès son lancement dans les premiers jours de février : www.enfantsdemedjugorje.com).

     Ensuite, la tradition veut que les deux familles et quelques intimes accompagnent les jeunes mariés dans leur nouvelle habitation. Là, Vicka prit une pomme dans laquelle était insérée une pièce de monnaie, et la jeta par-dessus le toit de sa maison, comme toutes les jeunes mariées de cette région. Cette pomme est le symbole de la vie, de la santé, de la prospérité... Puis Mario porta Vicka dans ses bras pour lui faire franchir le seuil de leur maison. A leur suite, les familles s'engouffrèrent pour de nouveaux échanges et commentaires. Mais là, la tradition veut que les jeunes mariés s'éclipsent pour prendre enfin un moment de solitude et de paix, et c'est au cours de ce moment que Vicka eut son apparition quotidienne. Puis l'heure de la réception arriva et, à 19 heures, 1.200 invités se retrouvèrent pour un dîner festif entrecoupé de chants, de danses, de témoignages, de courtes prières...

     Les Croates ont un grand sens pratique quant à leurs réceptions de mariage. Comme il est impossible aux familles d'offrir un dîner à tout le village, chacun paie sa part. On fait passer un plateau juste avant de manger la pièce montée. Une pomme est placée au centre de ce plateau, entourée d'enveloppes vides. Chacun prend une enveloppe et y dépose son offrande, qui aidera les jeunes mariés à démarrer dans la vie et couvrira largement les frais de la réception. Ainsi, même pour les familles pauvres, le mariage d'une fille est toujours une belle fête ; loin de les ruiner jusqu'à la fin de leurs jours, elle aide au contraire les jeunes mariés à démarrer... Une formule à retenir ! Vicka fut la première à danser au cours de cette soirée, et elle entraîna tout le monde à la danse. Elle avait une énergie incroyable. Deux jours après le mariage, Vicka et Mario partaient pour Rome, première étape de leur voyage de noces.

3.  Laissez-moi maintenant vous parler de la plus belle des traditions croates... A Siroki Brijeg, parmi les 13.000 fidèles, on ne compte pas un seul divorce. De mémoire d'homme, par une seule famille n'a éclaté. L'Herzégovine jouit-elle d'une faveur exceptionnelle de la part du Ciel ? Existe-t-il un truc magique contre le démon de la division ?

     La réponse est très simple ! Durant des siècles, sous domination turque puis communiste, les Croates ont cruellement souffert car on voulait arracher leur foi chrétienne. Ils savent par expérience que leur salut vient de la Croix du Christ ; il ne vient pas des projets de désarmement, de l'aide humanitaire ou des traités de paix, même si parfois ces réalités apportent quelques bienfaits. La source du Salut, c'est la Croix du Christ ! Ces gens ont une sagesse, ils ne se laissent pas tromper lorsqu'il s'agit de la vie ou de la mort. C'est pourquoi ils ont indissociablement lié le mariage à la Croix du Christ. Ils ont fondé le mariage qui donne la vie humaine sur la Croix qui donne la vie divine.

     La tradition croate du mariage est si belle qu'elle commence à faire école en Europe et en Amérique !

     Lorsqu'un jeune couple se prépare au mariage, on ne lui raconte pas qu'il a trouvé la personne idéale, le meilleur parti. Non ! Que dit le prêtre ?

     - Tu as trouvé ta croix. Et c'est une croix à aimer, une croix à porter, une croix qu'il ne faudra pas rejeter mais chérir.

     Ces paroles prononcées en France laisseraient le fiancé muet de stupeur. Mais en Herzégovine, la Croix évoque l'amour, et le crucifix est le trésor de la maison.

     Lorsque les fiancés se rendent à l'église, ils apportent avec eux un crucifix. Ce crucifix est béni par le prêtre, et au cours de l'échange des consentements il revêt une importance centrale. En effet, la fiancée pose sa main droite sur la croix ; à son tour, le fiancé pose sa main sur celle de sa fiancée, et les deux mains se trouvent ainsi réunies sur la croix, fondées sur la croix. Le prêtre pose son étole sur les mains des fiancés, qui prononcent alors leurs consentements et se promettent fidélité selon le rite de l'Eglise. Le père Jozo précise qu'après cela, les mariés ne s'embrassent pas, mais ils embrassent la croix. Ils savent qu'ils embrassent ainsi la source de l'amour. Celui qui s'approche et voit leurs mains étendues sur la croix comprend que si le mari abandonne sa femme ou que la femme abandonne son mari, alors, c'est la croix qu'ils lâchent. Et lorsqu'on a lâché la croix, il ne reste rien, on a tout perdu car on a lâché Jésus, on a perdu Jésus.

     Après la cérémonie, les mariés rapportent ce crucifix et lui donnent une place d'honneur dans la maison. Il deviendra le centre de la prière familiale car ils ont la conviction que la famille est née de cette croix. Si un problème survient, si un conflit éclate, c'est devant cette croix que les époux viennent trouver secours. Ils n'iront pas chez un avocat, ils ne consulteront pas un diseur de bonne aventure ou un astrologue, ils ne compteront pas sur un psychologue pour régler leurs affaires. Non, ils iront devant leur Jésus, devant la croix. Ils se mettront à genoux et c'est devant Jésus qu'ils verseront leurs larmes, qu'ils crieront leur souffrance et surtout échangeront leur pardon. Ils ne s'endormiront pas le coeur lourd, car ils auront eu recours à leur Jésus, au Seul qui a la puissance de sauver.

    Ils apprendront à leurs enfants à embrasser la croix chaque jour et à ne pas se coucher comme des païens, sans avoir remercié Jésus. Pour les enfants, aussi loin qu'ils s'en souviennent, Jésus est l'ami de la famille, que l'on respecte et que l'on embrasse. Ces enfants ne reçoivent pas de "nounours" à étreindre durant la nuit pour se sentir en sécurité. Mais ils disent "bonne nuit" à Jésus et embrassent la croix. Ils s'endorment avec Jésus, pas avec une peluche. Ils savent que Jésus les garde dans ses bras et qu'ils n'ont rien à craindre, leurs peurs s'éteignent dans leur baiser à Jésus.

Chère Gospa, daigne étendre la bénédiction de ce beau mariage à la grande famille de tes enfants !

P.S. Le texte du paragraphe 3 est extrait du chapitre de novembre 1997 "Un mariage qui tient contre vents et marées" dans le livre de Sr Emmanuel, "Medjugorje, les années 90" (Editions des Béatitudes, 368 pages, photos couleur, 12.04 €). Cet ouvrage est disponible en 19 langues. En français, commandez-le chez votre libraire ou par correspondance à : Logos Diffusion, Préville, 21600 Ouges, France - Tél. : 03.80.36.91.15 - Fax : 03.80.36.92.69.